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Le bonheur est dans la coop !

dimanche 26 juin 2016

Alors que 38 % des dirigeants déclarent travailler plus de 60 h par semaine et 34 % ne pas prendre de vacances, les entrepreneurs des CAE 22 semblent, eux, avoir adopté la maxime de Confucius : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ». La preuve par quatre.

Christine est couturière, Johanna professeur de yoga, Patrick consultant et Jérémy charpentier. Des parcours professionnels et des histoires de vies différentes et pourtant un dénominateur commun : travailler oui, mais pas à n’importe quel prix. Et le prix n’a ici rien de forcément pécuniaire, ils témoignent que leur rémunération passe bien après d’autres priorités : exercer un métier qui leur plaît dans des conditions qu’ils ont choisies. Johanna, trentenaire, est ferme sur le sujet : « J’ai décidé de prendre les choses à l’envers. Trop de gens travaillent toute leur vie et ne profitent pas de la retraite. J’ai décidé de trouver ma passion et de développer un projet autour. Travailler, c’est bien, mais si on ne peut pas se ressourcer, comment peut-on donner ? ». Écho immédiat chez Patrick, 61 ans : « Je travaillais 7 jours sur 7 et 11 heures par jour. J’ai eu l’opportunité de changer à 8 ans de la retraite. Aujourd’hui, mon objectif est de travailler 100 jours par an, sur un semestre ». À part Jérémy, diplômé en Économie Sociale et Solidaire, ils ignoraient tout des coopératives d’activité avant d’en passer la porte. Patrick et Johanna l’ont découvert en cherchant à créer leur activité, Christine grâce à un travail avec une cellule de reclassement. « L’éthique et la politique du collectif » ont plu à Patrick, « La façon de penser l’entreprise » a attiré Johanna.

L’important c’est le collectif

Christine et ses 29 ans à l’usine, Johanna et ses boulots dans la restauration, Jérémy et son expérience de l’intérim... Le modèle classique de l’entreprise ne les enthousiasme pas (ou plus !). Un modèle qu’ils ne voulaient pas reconduire dans la création de leur propre activité tout en étant bien conscients de la nécessité de la rentabilité que cela implique. « Pour moi, la forme d’entreprise idéale est la coopérative, assure Jérémy. Je pars du principe que ce sont ceux qui font qui doivent décider. D’ailleurs, l’aspect collectif est autant dans la coopérative que dans le salariat. Les cotisations sociales sont une contribution à un pot commun pour aider ceux qui en ont besoin ». Une solidarité envisagée par Johanna encore en coopérative de projets : « Si j’intègre la coopérative d’activité, effectivement cela aura un coût pour moi. Mais je sais que cette contribution va aider d’autres comme moi à vivre de leur passion, c’est important ». La coopérative, c’est aussi un accompagnement, comme le relève Patrick : « Au commencement des projets, nous avons tous les mêmes préoccupations. Le collectif, c’est le soutien, celui de l’équipe d’appui, mais aussi des autres entrepreneurs salariés ou associés ». C’est justement ce qui a porté Christine : « Quand on est licencié à 50 ans, ce n’est pas simple. On n’imagine pas pouvoir faire autre chose ! J’ai été encouragée, accompagnée, soutenue. Grâce à cela, j’ai pu croire en mon projet et en mes capacités à le réaliser. »

Entre liberté et sécurité

La coopérative est aussi l’opportunité de mise en réseau de compétences. « Je peux prendre des chantiers en cotraitance avec d’autres entrepreneurs de Bâti-Premières », explique Jérémy. Patrick confirme : « Tout seul je peux répondre à des petits marchés. Au sein d’Avant-Premières, nous avons créé un groupe d’évaluateurs et ensemble nous pouvons répondre à des appels d’offres plus importants ». Pour lui, l’échange de compétences est aussi valable avec la structure : « En devenant associé, j’ai apporté mon habilitation de l’Agence nationale d’évaluation sanitaire médico-sociale à la coopérative. Les autres évaluateurs en bénéficieront après mon départ en retraite. » Tous les deux reconnaissent que des ressources différentes au sein d’une même entreprise en font la richesse. Et le collectif aurait un effet boostant : « Le champ des possibles est plus grand, le côté sécurisant me fait oser plus parce qu’il y a du monde derrière ! », avoue Jérémy. Il est rejoint par Johanna : « Cela nous motive à satisfaire nos clients à 200 %, nous force à nous remettre en question et à sortir de notre zone de confort. Ça nous conforte dans nos choix. » Une satisfaction que connaît aujourd’hui Christine : « Les clients reviennent nous voir car ils sont contents de notre travail, de notre prestation. Ce n’était pas possible à l’usine. J’ai compris ici que je pouvais avoir du plaisir à travailler. » La coopérative est « un compromis entre liberté et sécurité », résume Jérémy. La preuve par quatre !

Rédaction : Marie-Laure Charles

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